Des restaurateurs imaginent une initiative solidaire avec leur carte d'infidélité
Plutôt que de chercher à accaparer toute la clientèle du village ou à dénigrer les autres établissements, cinq restaurants de la commune d'Ault privilégient la collaboration. Reprenant un concept qui a vu le jour en Angleterre, il y a une quinzaine d'années, ils misent sur une carte d'infidélité pour fidéliser leur client. Un paradoxe qui pourrait offrir de très bons résultats.
Chaque établissement adhérant à l'initiative possède un style bien marqué : un restaurant de bord de mer, un bistrot à la parisienne, un food truck, une brasserie et un restaurant proposant une cuisine plus chic. Il y a donc matière à se partager la clientèle, et même à l'envoyer chez la concurrence, pour des restaurateurs qui se considèrent comme des collègues plutôt que comme des ennemis.
Cette carte d'infidélité, à faire tamponner après chaque repas, donne droit à un cadeau dans votre restaurant partenaire favori, une fois que vous avez rempli la carte en obtenant les 5 tampons. Chaque restaurant offre une récompense spéciale — dessert, verre de vin, coupe de champagne — dans le but d'inciter les habitants de la région à « découvrir la scène culinaire d'Ault », comme le spécifie la fameuse carte cartonnée.
L'homme à l'origine du projet se nomme François-Joseph Mugg et il a ouvert la brasserie "Le Saint-Pierre" en janvier 2024, dans la commune. Bien vite, l'accueil des autres commerçants et l'entraide au sein du village l'ont convaincu qu'une collaboration pourrait être bénéfique à tous. Il a donc proposé l'idée de la carte d'infidélité aux autres professionnels, qui ont été séduits immédiatement.
Cela incite les touristes à rester plus longtemps dans la commune, ce qui est bénéfique pour les autres commerçants (boutiques d'alimentation, de services, hôtellerie, etc.), et peut pousser les habitants d'Ault à (re)découvrir les restaurants de leur ville. Tout le monde en ressort gagnant ! Ce genre d'idée novatrice pourrait faire des émules, à la manière des abonnements qu'ont essayé de proposer certaines enseignes pour faire face à la baisse de fréquentation qu'a connu le secteur. Pour une fois qu'on vous pousse à aller voir ailleurs, il serait dommage de s'en priver.