L'obligation d'afficher les plats non faits-maison entrera en vigueur en 2025

Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, souhaite instaurer une nouvelle obligation pour les restaurateurs d'ici à 2025 : informer les clients des plats qui ne sont pas préparés sur place.
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En 2014, la création d'un label fait-maison n'avait pas donné entière satisfaction du côté des principaux concernés, qui le considéraient comme trop peu précis pour avoir un réel impact, tandis que le manque de contrôle quant à son utilisation a également été pointé du doigt. De fait, il s'est fait rare sur les menus, même s'il pourrait avoir contribué à pousser certains restaurateurs à proposer une cuisine plus qualitative, pour séduire des consommateurs toujours plus sensibles au contenu de leur assiette.

La ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme souhaite créer une nouvelle règle, qui obligerait les restaurateurs à mentionner sur leur carte tous les plats qui ne sont pas réellement préparés entièrement dans l'établissement. Cela inclut les préparations industrielles et les plats surgelés, à côté desquels un logo sera apposé.

Pour Olivia Grégoire, cette initiative aurait trois buts principaux : préserver la gastronomie française, soutenir les restaurants qui proposent des plats fait-maison et protéger le consommateur face à d'éventuelles tromperies. Elle estime que cette transparence sera bénéfique aussi bien pour les clients français et les touristes, que pour les chefs qui se démènent à cuisiner de façon traditionnelle, sans pour autant être récompensés pour leurs efforts.

Il faut dire que sans mention claire – le logo fait-maison n'étant pas assez utilisé ni, semble-t-il, pas assez parlant – les clients ont vite fait de se tourner vers les offres les plus attractives en matière de prix. De fait, difficile pour eux de savoir s'ils dégusteront un véritable cassoulet dans le Gers, une choucroute traditionnelle en Alsace et de véritables tabliers de sapeur lyonnais, ou bien s'ils auront droit à une préparation qu'ils pourraient trouver au supermarché du coin.

Si certains restaurateurs se félicitent déjà de la mesure, qui pourrait permettre de faire le tri entre les véritables cuisiniers et les autres, d'autres sont plus sceptiques. Ils expliquent qu'il est parfois impossible de tout faire sur place, et que ce label devra donc être suffisamment clair pour ne pas injustement stigmatiser certains établissements. L'application de cette idée devrait se faire au plus tard en 2025, après concertations avec les parties concernées.

Pour rappel, la cuisine française a rejoint le patrimoine culturel immatériel de l'humanité le 16 novembre 2010, et ce genre d'obligation pourrait être une manière intéressante de préserver ce qui lui a valu cette distinction de choix. En 2023, sur les 175 000 restaurants de l'Hexagone, seuls 7 500 préparaient l'ensemble des plats dans leurs cuisines, soit à peine plus de 4 %.

Publié le 01/11/2023

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