Un restaurant parisien ose l’intelligence artificielle en cuisine

Il s'appelle Giovanni Di Pomidoro, s'affiche avec le sourire charmeur de ceux qui ont le soleil qui coule dans leurs veines et publie sans complexe les photos de sa cuisine sur les réseaux sociaux. Sauf que Giovanni n'est pas un cuisinier, ni même un humain d'ailleurs.
Un restaurant parisien ose l’intelligence artificielle en cuisine

On dirait de Giovanni Di Pomidoro qu'il n'est qu'un prête-nom qu'on ne serait pas loin de la vérité. La trentaine bien tassée, barbe de séducteur et cheveux de jais, il s'affiche sans complexe tant sur Instagram que sur le site de Mamamia, son restaurant dans le 8e arrondissement de Paris. Dessus, les qualificatifs pour le décrire ne manquent pas. Le chef italien serait "un brin macho" et "impatient". Il serait également un "charmeur" doublé d'un "bellâtre", mais est sans aucun doute "bourré de talents". Seulement voilà, ce maître queux, archétype même de l'Italien revêche mais attachant, n'est qu'un avatar. Autrement dit, il n'existe pas.

Giovanni, chef cuisinier, est une invention des esprits fertiles des communicants de chez Yeeels Group. La société, une entreprise internationale de restauration, opère en tout 5 restaurants localisés à Paris, à Dubaï, à Saint-Tropez et dans les Alpes françaises, à Megève. Leur signature est à chaque fois de proposer une atmosphère festive et décalée dans leurs restaurants, d'où d'ailleurs la création de Giovanni pour leur nouvel établissement parisien. Forcir le trait n'a ainsi pas fait peur à Michael Bogdanovic, directeur de la communication de la boîte : "Nous ne nous sommes pas pris trop au sérieux" avance-t-il, avant d'ajouter, "c'est du fun".

Mais il a beau être un faux cuisinier, Giovanni est une vraie intelligence artificielle. S'il ne peut ainsi pas (encore ?) découper, touiller et mixer à l'instar d'un robot Moley, ce serait donc à lui que Mamamia doit sa carte italienne et les goûts authentiques que le restaurant revendique. Les algorithmes du chef virtuel auraient ainsi écumé toutes les recettes italiennes connues pour rendre une carte la plus fidèle possible aux spécialités transalpines. Fait cocasse, Michael Bogdanovic a aussi admis qu'entre la bistecca alla fiorentina, spécialité de la Toscane, et l'osso bucco façon Pouilles (autrement dit, au thon), Giovanni aurait aussi proposé des associations un peu trop en avance sur notre temps qu'ils n'ont pas gardé. Un jour, peut-être.

Pour goûter aux compositions du premier chef italien virtuel parisien, rendez-vous au 5 bis rue Vernet, dans le 8e. Réservation hautement recommandée.

Publié le 02/11/2021

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