Restos trop chers : l'inflation dissuade de plus en plus de consommateurs

En France, face à une inflation marquée, les clients boudent de plus en plus les restaurants jugés trop chers.
Restos trop chers : lPhoto : Andrea Piacquadio / Pexels

Depuis trois ans, les restaurants français voient leur fréquentation diminuer, un phénomène expliqué en grande partie par la hausse des prix à la carte. En général, les tarifs pratiqués par les établissements de restauration commerciale ont augmenté de 10 à 15 % depuis 2019 (avant la crise sanitaire, donc). Cette augmentation s'inscrit dans un contexte général d'inflation qui, bien que légèrement ralentie en 2023, reste significative avec des hausses globales des prix à la consommation autour de 4,9 % sur un an (INSEE, septembre 2023).

Les restaurateurs doivent ainsi faire face à une flambée de l'énergie, du prix des matières premières ainsi que de divers autres coûts incompressibles comme le transport. Pour survivre, ils n'ont donc pas eu d'autre choix que de répercuter le tout sur le prix de leurs menus, au grand dam de leurs clients.

En comparant l'année 2022 à l'année 2019, les visites en restauration commerciale ont reculé de 11 % tandis que les dépenses ont baissé de 9 %. La restauration à table est particulièrement touchée, avec une diminution de 18 % des dépenses et de 24 % des visites. À l'inverse, la restauration rapide a mieux résisté grâce à des tarifs volontairement plus attractifs. Pour ne rien arranger, l'augmentation des tarifs dans les restaurants s'accompagne d'une rationalisation pensée pour économiser sur les coûts : simplification de la carte, standardisation des plats, moins de travail de l'assiette, etc.

Sauf qu'au vu du tarif demandé, ces optimisations ne passent pas auprès des consommateurs. Ces derniers préfèrent alors s'orienter vers des solutions moins onéreuses comme les boulangeries-cafés qui proposent des formules conviviales à prix plus doux, surtout pour le midi. Résultat, si deux Français sur trois déclarent encore pouvoir s'offrir un repas au restaurant, beaucoup adoptent désormais des habitudes plus économiques, comme privilégier des menus moins coûteux ou réduire la fréquence des sorties.

Ce désamour pour les restaurants est d'autant plus perceptible qu'il intervient dans un contexte de profond bouleversement sociétal : de plus en plus de personnes télétravaillent depuis la crise du Covid de 2020, ce qui élimine le besoin de déjeuner dans un restaurant, voire de déjeuner tout court. Finalement, alors que l'économie reste sous pression, la fréquentation des restaurants pourrait bien entièrement dépendre, dans les années à venir, de la capacité des professionnels à répondre à toutes ces évolutions tout en maintenant le délicat équilibre entre prix et qualité.

Publié le 05/12/2024

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