Le ticket-resto numérique ne fait pas recette
Lancé il y a de cela un an, le ticket-resto numérique peine toujours à décoller. On peut même parler de désaveu total pour cette version dématérialisée du bon vieux titre restaurant.
C'est ainsi que seuls 3% des titres-restaurant actuellement en circulation sont numériques. Un chiffre dérisoire quand on sait que le marché vaut 5 milliards d'euros et que quelques 3,5 millions de salariés en font emploi. Comment expliquer un tel bilan alors même que la dématérialisation du chèque restaurant était censée séduire les salariés et les restaurateurs par la simplicité qu'elle apporte au quotidien ?
Et bien, il faut se pencher sur les habitudes de consommation pour en découvrir la raison. Le ticket restaurant est un moyen bien commode de payer son déjeuner, mais certains ont pris pour habitude de l'utiliser également pour payer leur tabac ou de l'alcool. Une pratique d'ordinaire interdite mais acceptée par beaucoup de commerçants. Certains encore l'utilisent pour s'offrir un resto le week-end ou les jours fériés, faisant par là un autre usage interdit du ticket resto (pour rappel, on ne peut pas utiliser ses tickets resto en dehors de ses horaires de travail journalier). Autant de petites dérives impossibles à adopter en passant par la version numérique !
On aurait pu croire que les usagers allaient s'emballer pour la simplification de gestion et la possibilité de paiement aux centimes près, mais dans la pratique, les utilisateurs perçoivent les cartes à puces comme une entrave à leur liberté et boudent tout simplement ces nouvelles technologies.
Tout ceci n'est évidemment pas pour plaire à tout le monde et la rumeur d'une parade radicale des lobbyistes se fait déjà entendre : interdire totalement la version papier du ticket resto !