Des restaurants new-yorkais proposent des caissiers à distance

Les caissières de cet établissement de poulet frit à New York se trouvent à plus de 13 000 kilomètres et travaillent via Zoom. Une solution en passe de se démocratiser ?
Des restaurants new-yorkais proposent des caissiers à distance

Sansan Chicken est une enseigne de poulet frit installée à New York, disposant également d'établissements spécialisés en ramen et en cuisine chinoise (Sansan Ramen et Yaso Kitchen). Le point commun de ces restaurants ? L'utilisation de caisses à distance.

Une solution proposée par l'entreprise Happy Cashier, qui repose sur un principe tout simple : un écran installé en lieu et place d'un caissier classique et des employés effectuant l'encaissement… depuis les Philippines ! Via le service de téléconférence Zoom, ils peuvent prendre la commande, gérer le paiement (en carte uniquement), mais aussi s'occuper de répondre aux commentaires des clients sur les réseaux sociaux des restaurants, et même traiter les appels téléphoniques.

Des employés multitâches, qui ont évidemment un autre atout de taille pour la direction des restaurants concernés : leur faible salaire. Rosy Tang, la gérante du SanSan chicken ne s'en cache pas : c'est bien pour réaliser des économies sur le personnel qu'elle a choisi cette option non conventionnelle. À New York, le salaire minimum est de 16 dollars de l'heure (soit 15 euros), quand ces caissiers virtuels, qui travaillent de nuit pour combler le décalage entre les Philippines et New York, ne coûtent que 3 dollars par heure (2,82 euros). Pour la dirigeante, « il s'agit d'un moyen pour les petites entreprises de survivre ».

Face à cette innovation, les réactions des clients sont très mitigées. Si certains trouvent cela amusant, d'autres évoquent la perte de contact social d'une telle initiative (déjà soulevée en France par les adeptes des BlaBlaCaisses), des problèmes de communication quand la connexion est trop faible et quelques tentatives avortées de commandes.

Malgré cela, l'expérience de caisses à distance devrait s'étendre à plus d'une centaine de restaurants à New York, d'ici à la fin de l'année 2024. Faut-il craindre la perte totale d'interactions humaines, même lors d'un moment aussi agréable qu'une sortie au restaurant ? C'est en tout cas le chemin que semblent emprunter les Américains, avec déjà des hypothèses évoquant le remplacement de ces caissiers philippins par des avatars générés grâce à l'intelligence artificielle.

Publié le 24/04/2024

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