Les limites de la mention Fait Maison

C'est fait, le texte de loi qui rend obligatoire la mention Fait Maison a été adopté à la fin de l'année 2013 par l'Assemblée. En France, désormais, les restaurateurs qui fabriquent leurs propres plats, à base de produits bruts, doivent le signaler sur leurs cartes et menus. Le projet avait déjà fait grand bruit et n'était pas certain d'aboutir.

Certains penseront que c'est le monde à l'envers : on aurait pu en effet espérer que les faux cuisiniers soient obligés de préciser sur leurs cartes que leurs plats sont industriels. Mais la profession ne l'a pas entendu de cette oreille et finalement, le législateur s'est tourné vers la méthode inverse.

Un objectif de transparence qui devrait ravir le consommateur. Seulement voilà, le dispositif a ses limites. En voici les plus évidentes :

1/ Les rares contrôles n'empêcheront pas certains restaurateurs indélicats d'affubler leurs plats d'un Fait Maison, même si ce n'est pas le cas.

2/ La mention Fait Maison fera automatiquement ressortir sur une même carte les plats qui ne le sont pas, fragilisant la crédibilité de certains professionnels.

3/ Le texte de loi inclut les produits élaborés en dehors du restaurant (mais dans des locaux qui appartiennent à l'entreprise qui les commercialise), pour ne pas pénaliser les traiteurs : une autorisation tacite donnée aux cuisines centrales.

4/ Un décret d'application devra déterminer les produits qui échappent à cette obligation (pain, beurre, charcuterie...).

En attendant, le Sénat doit à son tour étudier la loi qui, de toute évidence, ne rentrera pas en vigueur avant l'été 2014.

Publié le 14/01/2014

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